Biodiversité marine & écosystèmes

COP16 : Les projets phares de l’Ifremer sur la biodiversité marine

Publié le
Personne en train de plongée en fond, des coraux en premier plan.

Plongée sur la biodiversité d'un récif corallien (Vairao, Tahiti).

Les enjeux de connaissances et de protection de la biodiversité marine sont au cœur de nombreux travaux de recherche menés à l’Ifremer. En amont de la COP16 sur la diversité biologique, à Cali en Colombie du 21 octobre au 1er novembre 2024, voici quelques exemples des projets récents sur lesquels nos équipes scientifiques travaillent pour mieux connaître la biodiversité marine et comprendre comment elle réagit aux pressions des activités humaines et du changement climatique. 

Polynésie française : des écosystèmes coralliens en bonne santé grâce à l’aquaculture restaurative

Les espèces de poissons herbivores jouent un rôle majeur dans le maintien en bonne santé des écosystèmes coralliens. La mise en place des aires marines protégées ne suffit pas à protéger ces espèces, une nouvelle approche vise à les réintroduire directement dans le milieu : le principe de l’aquaculture restaurative.

Certaines espèces pourraient mieux tolérer le changement climatique que prévu

Un nouveau modèle, développé par des chercheurs de l’Ifremer et de l’Université de Lausanne et publié dans la revue Nature Ecology and Evolution, réévalue la part des espèces terrestres et marines menacées d’extinction par le changement climatique. Alors que les modèles traditionnels estiment que la diversité d’espèces terrestres dans les zones tropicales pourrait diminuer de 54 % d’ici 2041-2060, les prédictions de ce modèle se révèlent plus modérées en prévoyant une diminution de 39 %. Cette proportion reste alarmante et confirme l’importance de prendre des mesures urgentes pour atténuer les changements climatiques et leurs impacts sur la biodiversité.

Jusqu’à 200 nouvelles espèces cachées dans les sédiments marins bientôt décrites grâce à l’IA et l’imagerie 3D

À travers le projet Meiodyssea, des scientifiques de l’Ifremer en collaboration avec des équipes du JAMSTEC au Japon, du Naturalis Biodiversity Center aux Pays-Bas et du Muséum d’histoire naturelle Senckenberg en Allemagne, se lancent le défi de décrire en 3 ans, 125 à 200 nouvelles espèces de la méiofaune, des petits organismes de moins d’un millimètre nichés dans les sédiments, dans les 5 océans, grâce à une méthode originale. Combinant imagerie 3D haute résolution et intelligence artificielle (IA), ce projet ambitieux, financé par la Sasakawa Peace Foundation, vise à combler notre manque de connaissances sur la diversité, l'écologie et l'histoire évolutive de la faune marine invisible, pour faciliter la conservation des écosystèmes marins vulnérables.

Ocean Census et l’Ifremer s'unissent pour la découverte de nouvelles espèces marines

La Nippon Foundation - Nekton Ocean Census - une alliance mondiale dédiée à la découverte et à la protection de la vie marine – et l’Ifremer unissent leurs efforts dans la recherche de nouvelles espèces marines. L’objectif de ce partenariat est d'accélérer les découvertes grâce à un partage de connaissances, à des recherches collaboratives et à des échanges de protocoles de cyber-taxonomie.

Des modèles 3D de la source hydrothermale Tour Eiffel révèlent les évolutions fines de la biodiversité des grands fonds

A partir de vidéos tournées par le robot Victor 6000 entre 2015 et 2020, des scientifiques ont reconstruit pour la première fois en 3D la source hydrothermale Tour Eiffel, située à 1700 mètres de profondeur sur la dorsale médio-Atlantique. Cette étude, publiée récemment, montre une stabilité globale de l’édifice sur 5 ans. Elle met néanmoins en évidence des variations fines de la topographie, de l’activité hydrothermale et de la répartition de la faune jusqu’ici jamais observées.

Une étude scientifique révèle les surprenantes capacités d’adaptation de la faune des sources hydrothermales profondes

Cette étude scientifique s'est concentrée sur une zone encore peu explorée, l'édifice hydrothermal Capelinhos, découvert en 2013 dans la partie nord de la dorsale médio-Atlantique, à 1700 mètres de profondeur sur le champ hydrothermal Lucky Strike. Les fluides émis par ces cheminées sont potentiellement plus toxiques que ceux des sites voisins jusque-là étudiés, avec un pH plus acide et des concentrations plus élevées de métaux lourds. Néanmoins, un écosystème riche a été découvert, avec une faune très similaire à celle des habitats des sources voisines. Cette découverte est publiée dans la revue Scientific Reports.

Cartographier les planctons, une étape clé pour définir les mesures de protection des espaces marins

Fin avril 2024, les scientifiques de la mission CARPARC ont parcouru le Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d'Opale à bord du Côtes de la Manche, navire côtier de la Flotte océanographique française opérée par l’Ifremer et sa filiale d’armement Genavir. Leur objectif : établir une carte des différents types de planctons, y compris les œufs et larves de poissons. Ces données, qui permettent de mieux comprendre les efflorescences d’algues et d’identifier les zones de frayères et de dérive larvaire, sont indispensables aux agents du parc marin pour établir un plan de gestion efficace pour la protection du patrimoine naturel, de la qualité de l’eau et des populations de poissons.

Service Presse Ifremer
presse@ifremer.fr 06 07 84 37 97 / 06 15 73 95 29