Coquilles Saint-Jacques : encore une abondance record en baies de Seine et de Saint-Brieuc
Les campagnes conduites chaque année par les scientifiques de l’Ifremer permettent d’assurer le suivi de l’état de santé des populations de coquilles Saint-Jacques.
Crédit : Ifremer, Stéphane LESBATS
Deux campagnes sont menées chaque année par l’Ifremer sur les deux principaux gisements de coquilles Saint-Jacques pour en évaluer les populations et assurer leur gestion durable. Elles se sont déroulées en baie de Seine en juillet 2024 à bord du Côtes de la Manche et en septembre en baie de Saint-Brieuc à bord du Thalia, deux navires de la Flotte océanographique française opérée par l’Ifremer et sa filiale d’armement Genavir.
Plus de 64 000 tonnes de coquilles disponibles en Baie de Saint-Brieuc
À l’ouverture de la saison, on estime à plus de 64 200 tonnes la biomasse potentiellement disponible de coquilles Saint-Jacques, c’est-à-dire la quantité (en tonnes) de coquilles Saint-Jacques qui ont atteint la taille minimale réglementaire de 102 mm en vigueur. A partir de la saison de pêche 2024/25, la taille minimale est portée à 105 mm et la biomasse disponible est évaluée à 58 250 tonnes (+5% par rapport à 2023).
D’ici le milieu de la saison en décembre, la quantité de coquilles Saint-Jacques pourrait atteindre environ 78 300 tonnes, selon la croissance individuelle moyenne des coquilles attendue au cours des prochains mois. La biomasse totale tous âges confondus dépasse cette année 94 000 t, en augmentation de 3% par rapport à 2023, ce qui marque cette année un nouveau record sur les derniers 63 ans, avec cependant un très léger recul de la biomasse adulte (-1%).
Après plusieurs années d’augmentation, ces chiffres traduisent une stabilité de la population de coquilles Saint-Jacques à un niveau élevé. Les efforts mis en place par les pêcheries françaises ont permis d’atteindre ces niveaux records. Parmi ces mesures, on peut citer notamment : l’amélioration de la sélectivité des engins grâce à l’utilisation d’anneaux de drague plus grands, avec le passage, dès 2017, à 97 mm de diamètre des anneaux en Bretagne Nord ; la diminution globale de l’effort de pêche grâce à la mise en place de dates et d’horaires de pêche.
Plus de 137 000 tonnes en baie de Seine, près de 56% d’augmentation par rapport à 2023
Entre Barfleur (50) et le cap d’Antifer (76), l’abondance de coquilles Saint-Jacques atteint cette année un nouveau record historique. La biomasse totale disponible pour les coquilles qui ont atteint la taille minimale réglementaire de 110 mm sur l’ensemble de la zone est estimée à plus de 137 000 tonnes, une hausse de près de 56% par rapport à 2023 et la plus haute augmentation annuelle en 50 ans.
Cette hausse s’explique en partie par un bon reliquat de coquilles de 3 ans et plus, non pêchées l’année précédente, qui représentent un tiers de la biomasse de la baie de Seine. Mais c’est surtout l’abondance de la nouvelle génération de coquilles de 2 ans (64% de la biomasse de la baie de Seine) qui explique cette hausse.
Ces résultats témoignent de la réussite des mesures de gestion mises en place dans la baie de Seine depuis 2016. L’instauration d’une jachère tournante a permis non seulement une augmentation importante de la population de coquilles depuis 8 ans, mais également une répartition relativement homogène de la biomasse entre les différentes zones de la baie.
La nouvelle génération de jeunes coquilles d’un an, inférieures à la taille minimale réglementaire, est également très abondante (3e valeur en baie de Seine depuis 50 ans). Cela confirme la bonne santé de la population et une augmentation de la population de coquilles Saint-Jacques peut également être envisagée pour la saison 2025.