Un projet franco-anglais pour mieux connaître les habitats de ressources halieutiques importantes
Grâce au suivi par télémétrie acoustique et à des enregistrements vidéo sous-marins, le projet permettra d'établir un schéma global des déplacements et des habitats préférés par chacune des espèces suivies. Il contribuera également à fournir des données permettant d'évaluer l'impact de la pêche, du changement climatique et d'autres activités humaines – telles que le développement des énergies marines renouvelables et l’aquaculture – en Manche.
Le projet FISH INTEL rassemble des organismes de recherche basés au Royaume-Uni, en France et en Belgique. Ils travailleront en collaboration directe avec les organisations de pêcheurs, les gestionnaires et les représentants professionnels des trois pays.
Sur sept sites, le projet surveillera un certain nombre d’espèces marines, notamment le bar, le lieu jaune, la langouste et le thon rouge, qui revêtent une importance commerciale pour la région. Les données obtenues sur leurs déplacements et sur les habitats occupés seront ensuite partagées avec les acteurs clés du projet et les gestionnaires.
Ces données permettront aux autorités de toute la région de mettre en œuvre des programmes de gestion écosystémique des pêches (EBFM) pour améliorer l'état et la qualité de l'eau dans ces habitats, ainsi que pour assurer la durabilité des activités telles que la pêche, les projets de génie civil visant la mise en place, par exemple, de parc éolien en mer et l’industrie extractive de granulats marins. Il vise également à renforcer la collaboration et la communication entre différents acteurs ayant un intérêt commun dans la région de la Manche.
Dr Emma Sheehan, professeure associée d'écologie marine à l'université de Plymouth, est la responsable scientifique du projet. Elle a auparavant coordonné un certain nombre de projets utilisant des technologies de pointe pour faire progresser les politiques de conservation profitant à la fois à l'industrie de la pêche et à l'environnement : « L'environnement marin est soumis à une exploitation et à des pressions croissantes. Au cours des prochaines années, l'impact de facteurs tels que l'activité humaine et le changement climatique pourrait croître de manière exponentielle. Il s'agit d'un projet passionnant de grande envergure dans lequel tous les partenaires partagent un objectif commun : préserver le mode de vie propre aux milieux côtiers. Mais si nous voulons mettre en œuvre des solutions pour préserver notre littoral et les espèces qui en dépendent, nous devons d'abord comprendre quels sont les habitats à protéger ».
Carolyn Reid, responsable du programme Interreg France (Manche) Angleterre : « La zone de la Manche abrite de nombreuses communautés dépendantes de la pêche et ayant une importance significative pour l’économie et l'emploi locaux. Nous avons été impressionnés par l'ambition de FISH INTEL d'utiliser une technologie innovante et de rassembler un large éventail d'acteurs transfrontaliers, afin d'améliorer la gestion durable des ressources marines. Le projet devrait donc améliorer de manière significative l'état écologique de nos eaux côtières tout en garantissant qu'elles restent commercialement viables. »
Notes aux rédacteurs
Le projet FISH INTEL dispose d'un budget total de 4,1 millions d'euros, dont 2,8 millions sont financés par le Fonds européen de développement régional via le programme Interreg France (Manche) Angleterre.
Les organisations partenaires impliquées dans le projet sont les suivantes :
- Royaume-Uni : Université de Plymouth ; Université d'Exeter ; Centre des sciences de l'environnement, des pêches et de l'aquaculture (CEFAS) ; Isles of Scilly Inshore Fisheries and Conservation Authority (IFCA) ; Marine Conservation Society.
- France : Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) ; France Énergies Marines ; Université de Bretagne Occidentale ; Comité départemental des pêches et des élevages marins du Finistère ; Ligue pour la protection des oiseaux/Sept Iles ; Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins de Normandie.
- Belgique : Vlaams Instituut voor de Zee (VLIZ).