Ulyx : le cap des 6000 mètres est franchi !
L’étape attendue de la plongée d’Ulyx à 6000 mètres de profondeur a été franchie les 10 et 12 septembre 2023, lors d’une campagne d’essais en Atlantique à bord du Pourquoi pas ?, à mi-chemin entre Brest et les Açores, sur une zone appelée Kings Trough. Un jalon symbolique qui ponctue des années de développements techniques et de phases de tests nécessaires pour valider progressivement, dans des environnements représentatifs et jusqu’à 6000 mètres, les fonctions de sécurité, le pilotage autonome, la navigation, la communication et la capacité à rapporter en surface des données scientifiques de qualité.
Développé par les équipes d’ingénieurs - roboticiens, informaticiens, électroniciens, mécaniciens - de l’Ifremer, en partenariat avec l’industriel français Exail, le robot sous-marin Ulyx se distingue de ses homologues à l’échelle internationale par des capacités et des fonctionnalités inédites. De par sa composition, Ulyx est unique au monde car imaginé pour répondre aux attentes des océanographes, en cohérence avec les engins et navires de la Flotte océanographique française, et c’est là toute son originalité.
« Et cette capacité nous la devons tout particulièrement à un fonctionnement main dans la main entre les équipes d’ingénierie de la direction de la Flotte océanographique à l’Ifremer et l’opérateur Genavir. Nous avons des itérations permanentes et nous prenons en compte le retour d’expérience des opérations en mer, ce qui nous permet de progresser de manière continue. »
Dessiné pour l’exploration des abysses, Ulyx peut remonter une multitude de données en une seule plongée : il cartographie des reliefs complexes, prend des images près du fond et mesure des paramètres physiques et chimiques tel que l’oxygène dissous. À l’avenir, il interviendra le plus souvent en amont du sous-marin Nautile ou du robot téléopéré Victor 6000 pour repérer les zones d’intérêt et mieux cibler les futures interventions. Par cet ambitieux défi, la France réaffirme son rôle de pionnier dans l’exploration profonde.
Des géosciences à la biologie, de l’écologie aux études dans la colonne d’eau, tous les domaines des sciences océaniques bénéficient de l’arrivée de ce joyau technologique. À la suite du transfert à l’opérateur en 2024, Ulyx devrait être disponible pour les campagnes scientifiques. L’Odyssée des grands fonds élargit ainsi ses horizons.
À propos de la Flotte océanographique française
Des abysses jusqu’à l’interaction océan-atmosphère, la Flotte océanographique française sillonne les mers du monde pour mieux connaître et protéger l’océan. Elle contribue à répondre aux grands enjeux actuels en sciences et technologies marines. Dotée de dix-sept navires et de six engins sous-marins, cette infrastructure de recherche (IR*) sert les intérêts de la communauté scientifique française et européenne et contribue à l’excellence de la recherche fondamentale et appliquée. Elle répond à des besoins de surveillance et à des missions de service public pour le compte de l’État, et ses équipes sont sollicitées dans le cadre de partenariats avec le monde socio- économique. La Flotte océanographique française opérée par l’Ifremer est l’une des trois plus grandes flottes scientifiques en Europe.