Le comité des parties prenantes de l’Ifremer fait sa rentrée officielle
L’instauration par l’Ifremer d’un comité des parties prenantes traduit la volonté de l’Institut d’ouvrir plus grand ses portes à la société civile, en l’associant désormais pleinement à sa gouvernance.
Instance consultative placée auprès du conseil d’administration, ce comité permettra d’intégrer la dimension sociétale au cœur des programmes de recherche et d’accompagner l’Ifremer dans sa mission de diffusion de la connaissance vers la société.
Resserrer les liens entre science et société
La création du comité des parties prenantes s’inscrit dans un mouvement global de rapprochement entre le monde de la recherche et la société civile. L’Ifremer s’empare de cette question en organisant le dialogue avec les partenaires investis dans le secteur maritime et intéressés par la recherche. La politique d’ouverture à la société est une priorité stratégique de l’Institut qui a été amorcée par la signature d’une charte, commune à 7 autres établissements de recherche et d’expertise, d’ouverture à la société.
Un comité riche d’une grande diversité de profils
L’appel lancé au printemps dernier, en vue de composer ce comité a été un formidable succès, avec pas moins de 111 candidatures, preuve d’un fort intérêt citoyen pour la recherche en sciences marines. L’idée était de créer un comité pluraliste, qui couvre un spectre large d’acteurs, d’activités et d’enjeux dans le domaine maritime et qui permette à l’Ifremer de tisser des relations avec des publics nouveaux. Une attention particulière a été apportée à la parité, la diversité, la mixité générationnelle et la représentativité, notamment territoriale, des différents membres.
Parmi les 23 membres retenus, on retrouve des personnalités du milieu associatif, investies dans la protection de l’environnement marin, des acteurs économiques et des représentants des travailleurs de différentes filières maritimes. Des élus y participent également pour mieux faire entendre les problématiques spécifiques auxquelles les collectivités littorales sont confrontées. Des acteurs de la médiation scientifique complètent la liste.
Deux co-présidents à la barre
La coordination et l’animation du comité ont été confiées à deux co-présidents : Geneviève Pons, directrice générale du think tank Europe-Jacques Delors à Bruxelles et Sébastien Treyer, directeur général de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri).
Dans leur parcours respectif, chacun a pu expérimenter les vertus du dialogue avec la société et l’importance de la connaissance et de la dynamique de la science pour mieux connaître et protéger le milieu marin.
« Ma conviction que l'action de tous est nécessaire est née non seulement d'un constat, celui de l'ampleur des défis auxquels nous faisons face, mais aussi d'un parcours personnel au sein du Cabinet de Jacques Delors, homme du dialogue social, puis à la tête de WWF Europe qui a précisément adopté cette devise. Il n'est en effet possible de faire face aux grands défis de notre temps que tous ensemble ! Le CPP assurera une interaction entre l'Ifremer, institut de recherche et d'expertise, et ses usagers. La recherche ne peut pas rester isolée, elle a besoin d'interactions avec la société afin de mieux la servir. »
Geneviève Pons, directrice générale du think tank Europe-Jacques Delors à Bruxelles
« Je vois le comité des parties prenantes comme un petit pilote des interactions entre l’Ifremer et la société. La nouvelle instance permettra de construire des recommandations stratégiques à partir des nombreuses demandes des acteurs économiques et associatifs, des représentants des territoires de pouvoir raconter les besoins du terrain, les besoins de connaissance mais aussi d’innovation. A travers ce comité, on pourra aussi réfléchir aux rôles de la recherche comme facilitateur du dialogue entre tous les acteurs du territoire. »
Sébastien Treyer, directeur général de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri)
Les premiers sujets à l’étude
Lors de cette première séance de travail, chaque membre a eu la possibilité de s’exprimer sur les sujets qui lui semblaient prioritaires.
On peut citer les enjeux, distincts, de l’exploration des fonds marins et de l’exploitation des ressources minérales profondes, le rôle de la production de connaissance dans les conflits d’usages ou les controverses qui entourent les grands projets offshore. Les membres du comité ont souhaité également se saisir de deux questions majeures qui concernent le lien avec les filières économiques : comment l’Ifremer peut-il encore mieux jouer son rôle au sein des dynamiques d’innovation pour une économie bleue durable ? Quels sont le rôle et la place de l’Ifremer pour répondre aux besoins d’expertise technique, qui restent importants par exemple pour les filières de la pêche ou de l’aquaculture ? Un autre sujet d’importance concerne plus généralement le rôle de l’Ifremer en matière de sensibilisation de tous les publics aux enjeux de préservation de l’océan.
Pour relever les défis environnementaux et économiques énormes qui concernent l’océan, le dialogue permanent entre recherche et société civile est plus que jamais nécessaire et le comité des parties prenantes prêtera sa voix à ce grand dessein.