La recherche marine, source de solutions pour l’océan : l’Ifremer contribue à l’innovation
Le congrès mondial de la Nature, qui vient de se conclure, a rappelé la fragilité de l’océan. Les derniers résultats scientifiques de l’Ifremer vont dans le même sens : ils pointent notamment le problème des microplastiques. De taille inférieure à 5 mm, ces fragments sont 5 fois plus nombreux qu’on le pensait à la surface des océans, on les retrouve jusque dans les grandes profondeurs par exemple en Méditerranée, et jusque dans des zones lointaines comme les lagons polynésiens.
Pour favoriser l’émergence et le déploiement de nouvelles solutions, l’Ifremer soutient le développement d’une culture interne de l’innovation, par exemple pour identifier au plus tôt les recherches prometteuses, et s’appuie sur deux leviers complémentaires : la collaboration avec des entreprises et des industriels dans le cadre de contrats de recherche ; la création et l’accompagnement des start-ups et des PME, notamment de celles qui utilisent des technologies et savoir-faire issus de l’institut. Le dialogue étroit qui en résulte avec le monde de l’entreprise permet d’orienter la recherche vers des sujets qui répondent aux attentes de la société.
Renforcer les interactions avec les acteurs socio-économiques
Les collaborations avec les entreprises s’appuient sur l’excellence des équipes de l’Ifremer et sur ses moyens (navires océanographiques, bassins d’essais, laboratoires, stations expérimentales…). Elles débouchent sur de nouveaux produits et services. Par exemple, en partenariat avec le Groupe Legendre et l’entreprise Geps Techno, un prototype de digue utilisant les vagues pour produire de l’énergie est testé grâce aux installations expérimentales de l’Ifremer à terre et en mer. Autre exemple, l’Ifremer a travaillé avec des industriels, qui s’interrogent sur l’impact environnemental de leurs activités, à la construction de bouées de mesure dédiées à la caractérisation des impacts sur la biodiversité.
Pour renforcer ses interactions avec les acteurs socio-économiques, l’Ifremer a créé, avec l’Ecole Centrale de Nantes, l’institut Carnot MERS (Marine Engineering Research for sustainable, safe and smart Seas) qui a été labellisé début 2020. Cet institut vise à accompagner les entreprises pour que leurs activités et installations en mer soient durables, digitales et dérisquées. 13 unités et laboratoires en sont membres et partagent l’objectif commun d’accroitre de plus de 50% en 5 ans le volume des collaborations avec les industriels.
L’Ifremer participe au plan France relance pour la préservation de l’emploi R&D dans les entreprises françaises. L’objectif pour l’institut est ainsi d’établir une dizaine de nouveaux contrats de collaboration avec ses partenaires industriels.
Créer et accompagner les start-ups
L’océan a aussi besoin de solutions de rupture par rapport au marché. Créatives et capables de prendre des risques, les startups sont incontournables sur ce point.
L’Ifremer souhaite ainsi contribuer à la création de start-ups, tant par l’accompagnement de porteurs de projets externes que sur la base des résultats propres des recherches de l’institut. L’Ifremer a ainsi lancé un concours d’innovation, baptisé Octo’Pousse, avec à la clé un contrat de travail de plusieurs mois, un financement pour faciliter la mise en œuvre du projet, un accès aux moyens d’essais et une collaboration avec les équipes de recherche concernées à l’Ifremer. C’est par ce dispositif que la start-up Blue-Fins a pu inventer son concept de « nageoires de baleines » qui réduit jusqu’à 30% la consommation d’énergie des grands navires. Un atout de taille sur un marché porteur : selon une étude de l'Organisation maritime internationale (OMI), les émissions de gaz à effet de serre du transport maritime pourraient augmenter de 50 à 250 % d'ici 2050. Pour l’édition 2021 du concours Octo’Pousse, deux projets lauréats démarreront à l’automne.
Le soutien à la création de start-ups passe aussi par des financements pour accélérer la maturation des projets de recherche Ifremer. Un projet visant à proposer un nouvel actif biosourcé pour la cosmétique est par exemple en cours de développement au centre Ifremer de Nantes. Ce type de financement interne est en augmentation, avec l’objectif d’atteindre 1 million d’euros par an à l’horizon 2025. Au-delà de cet appui financier, l’Ifremer encourage ses scientifiques à tenter l’aventure entrepreneuriale par un dispositif d’essaimage.
Enfin, le fonds d’investissement « Blue Ocean » lancé le 6 septembre par SWEN Capital Partners, avec l’appui scientifique de l’Ifremer, a l’ambition de financer à hauteur de 120 millions d’euros les start-ups innovantes dédiées à la régénération de l’océan.
Les deux leviers de cette politique de soutien à l’innovation permettent ainsi d’initier un « cercle vertueux », car les start-ups ainsi accompagnées par l’Ifremer peuvent ensuite entrer dans un cycle de collaboration à plus long terme. C’est par exemple le cas pour Geps Techno, entreprise partenaire de l’Ifremer depuis 2012, avec qui les collaborations ont pris une ampleur croissante.
L’Ifremer aux assises de l’Économie de la mer
Les Assises de l’économie de la mer, rendez-vous annuel de la communauté maritime, se tiendront les 14 et 15 septembre à Nice.
L’Ifremer, partenaire depuis la création de l’événement, y contribuera de nouveau via :
- la table ronde « La recherche océanographique, pilier de la croissance bleue » le 15 septembre, à laquelle participera François Houllier, PDG de l’Ifremer
- un stand présentant l’institut Carnot MERS
Programme complet sur le site de l’événement.