L’Ifremer modernise Datarmor, le super-calculateur dédié aux données scientifiques sur l’océan en France
Les scientifiques collectent au quotidien des données précieuses sur l’océan, de nature et de sources différentes : observation de l’océan par satellite, cartographie des fonds marins par les navires océanographiques, mesures physico-chimiques et images collectées par les engins et observatoires sous-marins, relevés des bouées instrumentées et des flotteurs, signalement par les réseaux d’observateurs, etc. Depuis 2017, l’Ifremer fédère les acteurs de la recherche océanographique en garantissant le stockage des données scientifiques et leur analyse grâce au supercalculateur Datarmor, le seul centre de données entièrement dédié au domaine marin en France.
Le centre de calcul Datarmor dispose actuellement d’une puissance de calcul de 426 téraflops (l’équivalent de 2 à 3 000 ordinateurs individuels réunis), d’une capacité de stockage de 10 peta-octets (10 millions de giga-octets) et de 4 supercalculateurs dédiés à l’intelligence artificielle. L’articulation de ces trois fonctions en font une infrastructure informatique originale entièrement adaptée à l’étude et à la modélisation de phénomènes environnementaux, qui permet de réaliser des simulations numériques de l’océan et ses évolutions.
Pour répondre aux besoins croissants des techniques de modélisation et garantir à la communauté scientifique l’accès à un équipement de pointe en matière de stockage des données et de puissance de calcul, l’Ifremer a entamé en 2023 la modernisation des infrastructures du centre Datarmor. Cet été, la plate-forme a été dotée de solutions de stockage de forte capacité nouvellement développées par les constructeurs IBM et NetApp.
L’infrastructure s’inscrit dans une stratégie européenne et nationale d’analyse des données scientifiques, mais également dans le rayonnement scientifique de la région Bretagne. Son renouvellement est soutenu par l’État et la Région Bretagne dans le cadre du « Contrat de Plan État-Région 2021-2027 » (CPER) de Bretagne à hauteur de 4,5 millions d’euros, et du projet Equipex+ GAIA-Data, porté notamment par l’infrastructure de recherche nationale Data Terra, à hauteur de 1,2 millions d’euros (3ème Programme d’Investissements d’Avenir opéré pour le compte de l’Etat par l’ANR), désormais intégrés au plan France 2030.
Faciliter l’accès aux outils de calcul et aux données pour les scientifiques
La plateforme Datarmor occupe une position stratégique dans l’écosystème scientifique national et européen, puisqu’elle permet de garantir aux chercheurs des universités et instituts de recherche français un accès gratuit à un outil de haute performance pour l’analyse des données des sciences océaniques.
« Les réseaux d’observation, les satellites et les modélisations fournissent une grande quantité de données météorologiques et océanographiques, et l’enjeu est de s’assurer que ces données restent actives, explique Bertrand Chapron, chercheur en océanographie satellitaire à l’Ifremer. Datarmor permet de consulter rapidement ces données archivées et de les comparer par exemple avec des relevés plus récents, pour identifier les phénomènes récurrents et mieux comprendre l’évolution du climat. »
Le pôle de calcul de l’Ifremer a mis en place une cellule d’ingénieurs dédiée à l’accompagnement des chercheurs pour utiliser au mieux les capacités techniques du centre Datarmor. Plus disponible et plus proche des scientifiques, elle assure un rôle d’intermédiaire avec les très grands centres nationaux comme le pôle national de données Océan, ODATIS, et contribue à l'observation et la compréhension du système Terre, de la biodiversité et de l'environnement.