European maritime day : l’Ifremer à la pointe de l’observation de l’océan

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 L'Atalante, navire de la Flotte Océanographique Française.

L’équipe de l’Ifremer à bord de l'Atalante, navire de la Flotte océanographique française, se prépare à effectuer la maintenance annuelle de la bouée relais de l'observatoire sous-marin EMSO-Açores.

Les 24 et 25 mai prochains, Brest accueille les Journées européennes de la mer (European Maritime Day). Cet événement annuel porté par la Commission européenne se déroulera pour la première fois en France. Organisé par la ville de Brest, la région Bretagne, le département du Finistère et le Secrétariat général de la mer, il réunit les « leaders de l'océan ». L’Ifremer y partagera, avec les parties prenantes du monde maritime européen, son engagement pour construire une économie bleue durable et ses infrastructures d’observation qui sont essentielles pour mieux connaître et préserver notre océan, bien commun de l’humanité.

L’océan couvre plus de 70 % de la surface de la terre. Il a une grande influence sur notre vie : il régule le climat, absorbe du CO2, abrite une grande biodiversité, nourrit une grande partie de la population... Pour prendre le pouls de l’océan, connaître ses ressources naturelles et les préserver, évaluer les impacts des activités humaines et du changement climatique, il est essentiel de l’observer à toutes les échelles, du littoral et la côte jusqu’au grand large, de la surface jusqu’aux grands fonds et avec une résolution temporelle adaptée et sur le long terme.

 

Innover pour mieux observer l’océan

L’Ifremer et, plus largement, la communauté des sciences océaniques partagent la responsabilité d’observer l’océan sous toutes ses facettes : ils opèrent ainsi un vaste ensemble de moyens d’acquisition de données marines : campagnes de prélèvements en mer à bord des navires de la Flotte océanographique française, satellites, drones, observatoires fixés sur les fonds marins ou flottants dans la colonne d’eau, flotteurs autonomes, bouées instrumentées.... Autant de systèmes et de capteurs que l’Ifremer contribue à améliorer.

 « Chaque jour, nous progressons dans la compréhension de l’océan. Nos avancées sont intimement liées à l’évolution et à la complémentarité des moyens technologiques développés et déployés pour observer l’océan. Nous sommes convaincus qu’il est essentiel d’intensifier nos collaborations avec les entreprises, en partageant plus encore notre savoir-faire, nos solutions technologiques et nos moyens d’essais, notamment à travers l’Institut Carnot MERS. C’est essentiel pour répondre ensemble aux enjeux de préservation de l’océan et de la transition écologique », déclare François Houllier, Président-directeur général de l’Ifremer, qui prendra la parole lors de la session « High level panel on innovation in the Blue Economy ».

 

Soutenir une observation durable

Les moyens d’observation de l’Ifremer, et d’autres organismes de recherche ou d’universités, sont intégrés au sein de plusieurs réseaux et infrastructures de recherche de portée mondiale (Argo, pour le monitoring de l’état physique et biogéochimique de l’océan) ou européenne (EMSO-ERIC pour les fonds marins et la colonne d’eau, JERICO-RI pour l’océan côtier, etc.). D’autres moyens d’observation sont en cours de développement par l’Ifremer en lien avec le secteur privé comme les boitiers de mesure conçus avec la start-up Oceano Vox pour équiper les bateaux de plaisance. Ou encore avec la start-up DEESS (Distributed Ecological and Environmental Subsea Sensing), lauréate du concours d’innovation Octopousse de l’Ifremer et qui développe un essaim de drones sous-marins pour cartographier les fonds marins.

« Les activités d’observation de l’océan sont très précieuses et hautement stratégiques, mais les infrastructures qui en ont la charge ne bénéficient pas d’un soutien économique à long terme », déplore Lucie Cocquempot, coordinatrice des réseaux d’observation océanographique de l’Ifremer qui interviendra dans l’atelier « Sustainable ocean observation, from open sea to coast: shared responsibilities ». « Il nous semble aujourd’hui nécessaire que l’Europe et les Etats membres s’engagent pour garantir la pérennité des systèmes d’observation de l’océan », ajoute-t-elle.

 

L’Ifremer s’engage auprès de la Mission de l'Union européenne « Régénérer notre océan et nos eaux »

Le 25 mai, François Houllier signera la charte de la Mission européenne « Restaurer nos eaux et océans »  aux côtés d’autres acteurs brestois. Cette mission vise à protéger et à restaurer la santé de nos océans et de nos eaux à l'horizon 2030, grâce à la recherche, à l'innovation et à l'engagement des citoyens et des investisseurs.

« A travers sa signature, l’Ifremer réaffirme son engagement dans cette mission et répond à l’appel de la Commission européenne, qui souhaite inciter les organismes de recherches, les universités, les politiques, les entreprises, les citoyens à y adhérer. Pour lutter contre la pollution de l’océan, restaurer ses écosystèmes, sa biodiversité et pour atteindre une économie bleue durable, tous ces acteurs doivent coopérer pour trouver des solutions concrètes », explique Natalia Martin Palenzuela, directrice des affaires européennes et internationales à l’Ifremer.

Système instrumenté à intelligence embarquée

Des scientifiques de l’Ifremer, en collaboration avec leurs homologues européens du projet JERICO-S3 ont déployé le 21 avril dernier en baie de Seine un système instrumenté à intelligence embarquée (cEGIM) capable de mesurer différents paramètres (physiques, chimiques et biologiques) de manière synchrone et à haute résolution pour traquer les efflorescences de microalgues, essentielles au fonctionnement des écosystèmes marins, mais parfois nuisibles.

JERICO-RI, une future infrastructure de recherche pour observer, surveiller et explorer les côtes européennes

L’Ifremer coordonne le projet d’infrastructure de recherche intégrée JERICO-RI d’observation de l’océan côtier qui devrait être opérationnelle en 2030. Cette infrastructure harmonisera et pérennisera à l’échelle européenne les méthodes et outils de collecte, de traitement, d’analyse et de diffusion de données. Elles permettront de mieux comprendre le fonctionnement de l’océan sur les côtes et ses réponses aux facteurs de stress naturels et anthropiques dans le contexte du changement climatique. Pour ce faire, JERICO-RI rassemble 672 plateformes d’observation multidisciplinaire (bouées instrumentées, radar côtier haute fréquence, observatoires de fond de mer côtier, gliders…) réparties dans 17 pays depuis les côtes grecques jusqu’aux côtes finlandaises. L’infrastructure de recherche littorale et côtière (IR ILICO), via une partie de ses neuf services nationaux d’observation (SNO), constitue le pilier français de JERICO-RI. « D’ici 2030, JERICO-RI sera la référence européenne des observations scientifiques à long terme et des services associés pour les systèmes marins côtiers européens. Il assure une continuité des données terre-mer-atmosphère et renforce ainsi l’excellence et l’expertise de la recherche européenne au profit de la société », souligne Laurent Delauney, ingénieur en développement technologique à l’Ifremer et coordinateur du projet européen JERICO-RI.

 

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