Concours d’innovation : deux solutions lauréates pour piéger les nanoplastiques et recycler les algues vertes
Un piège à nanoplastiques inspiré du vivant
Le projet NANOTRAP vise à développer un nouveau procédé pour capturer les nanoplastiques grâce à un mécanisme de « velcro moléculaire » inspiré d’un procédé naturel, expliquent Elisabete Cruz da Silva et David Gherson, les deux porteurs du projet NANOTRAP.
L’objectif durant ces 18 mois d’accompagnement par l’Ifremer est de développer un outil capable de capturer les nanoparticules - c’est-à-dire les particules inférieures à 1 µm – en milieux aquatiques. Grâce à NANOTRAP, les scientifiques seront capables de prélever les nanoparticules et d’évaluer leur niveau de présence et ainsi de mieux répondre aux objectifs de surveillance et d’étude de la contamination par les déchets marins. Ils pourront également étudier les effets des nanoplastiques sur les animaux marins jusqu’ici méconnus alors que les impacts des microplastiques sur la croissance et la reproduction de plusieurs organismes marins (moules, huîtres et poissons) sont aujourd’hui documentés.
À plus long terme, il pourrait contribuer à la dépollution plastique et être installé par exemple sur des systèmes de filtration déjà utilisés pour les eaux usées ou à la sortie des bassins de pisciculture.
Si nous savons aujourd’hui analyser des particules de quelques dizaines de microns, accéder à la gamme des nanoparticules est toujours un grand défi non-résolu pour lequel le projet NANOTRAP propose une solution innovante et prometteuse. Nous mettrons nos équipements de pointe et notre expertise en caractérisation des microplastiques et en microfluidique au service de ce projet prometteur que nous accueillerons dans notre laboratoire.
Lauréat de l’Ifremer, le projet NANOTRAP bénéficiera d’un soutien équivalent à 250 k€ sous la forme de :
- Un contrat de travail de 18 mois
- Une enveloppe de 60 k€ pour la réalisation du projet
- Des collaborations avec des équipes Ifremer
- Un accès au site et moyens d’essais de l’Ifremer.
Crédit : Ifremer, Théo TANGUY
Transformer les algues vertes en un matériau d'isolation biosourcé
Porté par ses quatre fondateurs — Quentin Brissart, Jeanne D’Arcimoles, Klervi Gautier et Andrea Tassard —, le projet IZALGUE a pour objectif de proposer un matériau d’isolation innovant et durable en transformant les algues vertes échouées en un matériau d'isolation biosourcé. Ce produit vise à répondre aux défis environnementaux de l’industrie de la construction tout en jouant un rôle actif dans la dépollution des plages bretonnes.
L’origine du projet remonte à l’histoire de deux Bretonnes, Jeanne D’Arcimoles et Klervi Gautier, touchées par la fermeture des plages du Finistère en raison de la prolifération d’algues envahissantes. Face à ce défi, elles ont choisi de le transformer en opportunité. Grâce à la complémentarité des quatre fondateurs et au soutien de Mike Horn, le projet IZALGUE voit le jour en 2023.
Remporter le concours Octo'pousse marque un tournant majeur pour notre projet. Nous allons bénéficier d’un soutien matériel, financier et logistique, essentiel pour accélérer notre développement.
En octobre 2024, IZALGUE entamera une phase de R&D intensive au sein du Lab-STICC, une unité mixte de recherche sous la tutelle du CNRS (UMR 6285), de l’ENSTA Bretagne, de l’Ecole nationale d’ingénieurs de Brest (ENIB), de l’IMT Atlantique, de l’Université de Bretagne Occidentale (UBO) et de l’Université de Bretagne Sud (UBS).
« L'équipe d'IZALGUE, avec son projet ambitieux mais néanmoins pragmatique, sera accueillie à l'Université de Bretagne Occidentale où le Lab-STICC dispose d'un savoir-faire dans le domaine de la mise en forme des matériaux mais aussi de plusieurs moyens de caractérisation (thermiques, calorimétriques, mesures phoniques...) », explique Dr Azar Maalouf, ingénieur de recherche au Lab-STICC.
D'autres laboratoires tels que ceux du LEMAR, une unité mixte de recherche sous la tutelle du CNRS (UMR 6539), de l’IRD, de l’Ifremer et de l’UBO, ou de l'Institut de Recherche Dupuy de Lôme (IRDL), une unité mixte de recherche sous la tutelle du CNRS (UMR 6027), de l’ENIB, de l’ENSTA Bretagne, de l’UBS et de l’UBO), participeront aussi à la réussite de ce projet. Cet accès à l’expertise et l’accompagnement des chercheurs permettra à IZALGUE d'accélérer le développement de leur produit sur le marché.
Lauréat du prix PUI Blue Box, le projet IZALGUE bénéficiera d’un soutien équivalent à 100 k€ sous la forme de :
- Un contrat de travail de 12 mois
- Une enveloppe de 40 k€ pour la réalisation du projet
- Une collaboration avec des équipes partenaires du PUI Blue Box
- Un accès au site et moyens d’essais des partenaires du PUI Blue Box.
Crédit : Ifremer, PUI Blue Box
Le concours d’innovation Octo’pousse : un succès grandissant
Ce concours d’innovation, fondé par l’Ifremer est désormais organisé avec les 11 partenaires de la pointe brestoise du PUI Blue Box. Fort de ses deux trophées et d’un champ de compétences enrichi, il peut accompagner un panel de solutions plus larges, sur de nouvelles thématiques (naval, mécanique, informatique, robotique, biodiversité, biotech, etc) et accélérer ainsi la création de solutions face aux enjeux de la société et de l’environnement contemporains.
Il est ouvert à toute personne externe à ces structures qui souhaite développer une solution en lien avec l’océan et créer sa start-up dans le domaine des sciences et technologies marines. Vous avez une idée de solution basée sur l’océan pour répondre aux problématiques environnementales ou sociétales actuelles et vous rêvez de créer votre start-up ? La 5ème édition du concours Octo’pousse sera annoncée avant la fin de l’année.
Pour plus d’informations, écrire à innovation@ifremer.fr
