Reehab
Observez et photographiez les récifs d’hermelles
Durant vos promenades en bord de mer. Vous avez peut-être déjà observé ces étranges excroissances de sable, généralement fixées sur les roches, bâties par le ver marin Sabellaria alveolata. Ces vers de 3 cm de long, communément appelés hermelles, vivent dans des tubes qu’ils construisent en collant le sable et les fragments de coquillages qu’ils capturent. Agglomérés, ces habitats peuvent former de véritables récifs, parfois sur des centaines d’hectares.
Des récifs utiles ! Les constructions des hermelles protègent le trait de côte contre l'érosion en atténuant la force des vagues. Elles jouent aussi un rôle important au sein de la biodiversité des écosystèmes côtiers : elles abritent une microfaune riche, qui vient se nicher dans les multiples creux des récifs. Des études ont révélé que le nombre d’espèces présentes sur les récifs d'hermelles était jusqu’à 10 fois plus important que dans les zones sableuses voisines ! Les hermelles filtrent l’eau pour se nourrir. Les très importantes densités d’individus - parfois plus de 30 000 individus par m2 - font des récifs de véritables filtres biologiques.
Aidez les scientifiques à savoir où vivent les hermelles. Les scientifiques de l'Ifremer comptent sur la participation du grand public : signalez la présence d'hermelles sur le site internet du projet REEHAB. Lors de vos balades sur les côtes, observez-les et, si possible, photographiez-les sans marcher dessus, notamment si vous pratiquez la pêche à pied ! Le piétinement causé par la pêche à pied est en effet l’une des causes majeures de dégradation des récifs.
Connaître l’évolution des récifs. Les données recueillies par le public permettront aux chercheurs d’actualiser les cartes de distribution des récifs d’hermelles en Europe. Elles seront aussi nécessaires pour mieux prévoir l’évolution des récifs face à l’impact humain : piétinement, pollution, changement climatique, etc.
Le projet REEHAB est piloté par l’Ifremer et financé par l’Office Français pour la Biodiversité. Il implique trois partenaires scientifiques étrangers : l’Université de Porto (Portugal), l’Université de Bangor (Pays de Galles) et l’Université de Plymouth (Angleterre).
Une répartition géographique en évolution
Actuellement, les récifs d’hermelles s’étendent, principalement vers le nord de l’Europe, du fait du changement climatique. L’hermelle pourrait donc être vue comme une gagnante. Mais l’espèce est pourtant fragilisée au cœur de sa distribution et pourrait disparaître de zones centrales comme les Pertuis charentais et la Vendée.