Trois projets soutenus par l’Ifremer parmi les lauréats du Concours d’innovation de l’Etat
Concours d’innovation de l’Etat : qu’est-ce que c’est ?
Depuis 1999, l’Etat s’est donné pour priorité de faire de la France un pays leader en matière de création et de développement d’entreprises innovantes. Fer de lance de cette politique, les concours d’innovation offrent un accompagnement personnalisé et un soutien financier aux chercheurs et entrepreneurs sélectionnés. Ils s’articulent en 3 volets complémentaires pour couvrir, d’amont en aval, toutes les étapes de la vie d’un projet novateur, de l’idée testée en labo (concours I-Ph-D) à la création d’une start-up (I-Lab) ou à la croissance d’une jeune entreprise (I-Nov). Depuis l’origine, 4054 projets ont pu compter sur une aide de l’Etat. Entre 2021 et 2025, c’est une enveloppe de 3,25 Mds€ qui a été mobilisée sur différents dispositifs dont les concours d’innovation. Dans le cadre de France 2030, une rallonge de 2,3 Mds€ supplémentaires sera octroyée pour asseoir un peu plus cette stratégie favorable à l’épanouissement des start-ups.
Un trio dédié à l’océan : DEESS, BiOceanOr, Seaturns
Organisée conjointement par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le ministère de l’Industrie, le ministère de la Transition numérique et des Télécommunications et le secrétariat général pour l’investissement, la cérémonie de remise des prix a récompensé 237 lauréats. Trois projets soutenus par l’Ifremer figurent parmi les promus de 2023. Le premier s’est distingué dans la catégorie I-Lab, le projet Essaim, porté par DEESS (Provence-Côte d’Azur) et les deux autres dans la catégorie I-Nov, les projets Premice et IAS-WEC, initiés respectivement par les sociétés BiOceanOr (Sofia Antipolis) et Seaturns (Bordeaux). Ils partagent l’ambition commune de proposer des solutions par et pour l’Océan. DEESS s’attache à mieux connaître la biodiversité et son évolution, Seaturns entend réduire l’impact carbone de la production d’énergie et BiOcéanOr surveille la qualité de l’eau et accompagne le développement de l’aquaculture.
Deuxième Lauréat OctoPousse primé après Blue Fins
« Dans ce trio nous nous réjouissons de voir retenu DEESS, le lauréat 2022 de notre propre concours d’innovation Octo’pousse, preuve que d’autres ont su également déceler le potentiel prometteur du projet » souligne Romain Charraudeau, directeur de l’Innovation à l’Ifremer. Pour mémoire, l’objectif est de constituer un essaim d’une centaine de micro-drones pour effectuer une cartographie précise des fonds marins à moindre coût, sans recourir à des plongeurs ou à des navires spécialisés. Cette innovation permettrait par exemple le suivi de la faune et des habitats des fonds marins dans les zones marines protégées ou encore les champs d’éoliennes. « Un des ingénieurs du projet est actuellement accueilli sur le centre Ifremer de la Seyne-sur-mer pour bénéficier des compétences des équipes en matière de sous-marins et développer le système d’acquisition de données et la chaîne de traitement et valorisation des images ».
Des collaborations renforcées avec l’Ifremer
Les deux autres projets sont à un stade de maturité plus avancé. BiOceanOr, qui compte dans ses rangs des anciens de l’Ifremer, veut développer des services de prédiction et de détection des paramètres critiques de la qualité de l’eau (taux d’oxygène, acidité) à destination de l’aquaculture mais aussi des gestionnaires comme les collectivités territoriales. « L’Ifremer vient de signer un accord cadre avec l’entreprise pour développer des collaborations de recherche sur 4 ans, détaille Matthieu Lemetayer, chargé d’affaires à la direction Innovation. L’ambition est d’élargir le champ d’applications initiales au domaine des efflorescences algales toxiques (HAB) en développant des modèles de prédiction et de détection de ces phénomènes, pour pouvoir le cas échéant déplacer les poissons dans les structures aquacoles où un risque serait décelé. Un autre pan des travaux menés avec l’Ifremer concernera la microbiologie avec pour but la détection de bactéries comme l’Escherichia coli ou l’apparition de vibrioses (maladies provoquées par bactéries de la famille des Vibrionaceae) en aquaculture ». Les laboratoires Environnement Ressources de Boulogne et du Languedoc-Roussillon ainsi que les équipes de Nouvelle-Calédonie sont associées au projet. « A noter que nous avons également pris une participation au capital de l’entreprise » ajoute Romain Charraudeau.
Quant à la dernière lauréate, Seaturns, elle pourra réaliser la preuve de concept de sa technologie de production d’électricité basée sur l’énergie des vagues en testant son prototype dans la station Ifremer d’essais en mer de Sainte-Anne-du Portzic.
Ces résultats viennent en tout cas consolider l’avenir de ces trois entreprises et les promesses de solutions durables qu’elles portent pour l’océan comme pour la société.