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Observatoire national de l’éolien en mer : l’Ifremer lauréat pour deux projets de recherche

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Eolienne flottante FLOATGEN
Sur les 5 nouveaux projets lauréats de l’appel à projet de recherche de l’Observatoire national de l’éolien en mer annoncés le 18 octobre 2024, l’Ifremer pilote les projets EMOI et GreyCo. Objectif : mieux comprendre les interactions entre l’éolien flottant et posé et divers compartiments de la biodiversité, sur l’ensemble des façades de la France métropolitaine.

L’Observatoire national de l’éolien en mer, mis en place en 2022 par les ministères en charge de l’énergie, de la mer et de la biodiversité, a lancé en juin 2023 un appel à projets de recherche pour améliorer les connaissances sur le milieu marin et mieux comprendre les impacts de l’éolien en mer sur les écosystèmes. Cinq nouveaux projets ont été retenus lors de la seconde relève annoncée le 18 octobre 2024.

Un réseau d’observation pour évaluer l’influence des parcs éoliens en mer sur les écosystèmes pélagiques

Porté par l’Ifremer en partenariat avec l’ENSTA Bretagne et la fondation OPEN-C, le projet EMOI (« Effets de l'Eolien en Mer sur les écosystèmes marins pélagiques: vers une Observation Intégrée ») vise à développer et organiser un réseau d’observation transdisciplinaire pour mieux comprendre les effets des parcs éoliens en mer sur les écosystèmes pélagiques alentours. En s’appuyant sur les outils existants (infrastructures de recherche pour l’observation littorales et côtières et l’analyse des données, service national d’observation COAST-HF, réseaux de surveillance du milieu marin) et en développant de nouveaux outils, cet observatoire vise à terme à proposer un suivi intégré du milieu physique, de la biodiversité (du phytoplancton aux populations de poissons) et de la qualité chimique des eaux d’un parc pour comprendre aussi bien les impacts les plus localisés autour d’une d’éolienne que ceux du parc à l’échelle de la région marine.

Trois sites, dans des environnements et à des niveaux de maturation différents ont été sélectionnés pour développer ce projet :

  • le parc éolien en mer de Saint-Nazaire, en exploitation depuis 2022, à proximité de la station de mesure MOLIT et du site d’essai SEM-REV ;
  • le parc éolien en mer du Calvados, près de Courseulles-sur-Mer, actuellement en construction, à proximité de la station de mesure SMILE ;
  • le parc éolien Provence Grand Large, un projet pilote de petit parc d’éoliennes flottantes, ancrées par 100 mètres de profondeur, à proximité de la station de mesure MESHURO.

Des méthodes innovantes, comme le suivi des populations de poissons grâce à l’ADN et l’ARN environnemental et par suivi acoustique, ou la surveillance de la qualité chimique du milieu marin par des échantillonneurs passifs y seront développés et testés en conditions réelles. A terme, ces outils seront déployés conjointement sur le parc du Calvados , dans l’objectif de proposer une solution optimale de suivi de l’environnement pélagique de l’éolien en mer.

Décrire et modéliser l’impact de l’éolien en mer sur la connectivité marine et la biodiversité benthique

L’ajout de structures artificielles dans le milieu marin, comme les éoliennes posées et flottantes, crée de nouveaux sites de colonisation pour la faune benthique fixée. Ces structures peuvent alors servir de ponts entre des populations d’organismes distants, par exemple entre les populations des ports et celles du large, et impacter l’équilibre des écosystèmes littoraux.

Le projet GreyCo (« Grey Connectivity ») vise à établir une carte des connexions actuelles entres les communautés benthiques naturelles, des ports et des éoliennes, et à anticiper leurs évolutions pour mieux comprendre l’influence des parcs éoliens sur la connectivité marine. Il s’appuiera sur le suivi direct de la biodiversité aux alentours des parcs par des techniques de génétique des populations, mais également sur la modélisation de la dispersion larvaire en fonction des conditions hydrodynamiques.

Ce projet porté par l’Ifremer, en partenariat avec la fondation OPEN-C, l’Institut des Sciences de l’Evolution de Montpellier et l’Université du Littoral Côte d’Opale, étudiera les communautés benthiques des parcs d’éoliennes posées et flottantes en Manche et Atlantique. Les scientifiques pourront ainsi collecter des données sur des parcs éoliens à différent stades de leurs cycles de construction et d’opération, à l’échelle du plateau continental. Ces données permettront d’établir des scénarios et de guider les décisions des pouvoirs publics en ce qui concerne l’implantation d’éventuels futurs parcs éolien en mer, en particulier dans le contexte du changement climatique.

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