Les pêcheries artisanales des Outre-mer à la une d’un atelier scientifique organisé par l’Ifremer
Petite pêche mais grand poids socio-économique
Spécificité des Outre-mer français, l’essentiel de la flottille de pêche est composé de navires de moins de 12 mètres. La plupart des navires pratiquent une pêche artisanale qui utilise des lignes, casiers et filets.
Cette activité occupe une place importante en termes d’emploi et s’avère stratégique pour ces territoires en terme d’approvisionnement alimentaire. La FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) pointe d’ailleurs l’importance vitale de cette pêche artisanale pour de nombreuses populations côtières dans le monde, rappelant que 3 milliards de personnes sont dépendantes des produits de la mer comme principale source de protéines animales. En 2014, l’organisation a souhaité favoriser la meilleure prise en compte de la pêche artisanale par les institutions internationales et les politiques nationales de la pêche en instituant « des directives volontaires visant à assurer la durabilité de cette pêche dans le contexte de la sécurité alimentaire et de l'éradication de la pauvreté ». L’année 2022 s’inscrit justement comme une année de célébration internationale de ces directives volontaires, intitulée "Année internationale de la pêche artisanale et de l'aquaculture" (en anglais IYAFA).
Approfondir les connaissances scientifiques sur cette pêche
La France est en phase avec cet objectif et cherche de son côté à approfondir les connaissances sur la pêche artisanale ultramarine à travers les nombreux projets initiés par ou avec l’Ifremer sur cette thématique dans le cadre de son Plan d'Action Outre-mer (PAOM) 2021-2025. Ce plan vise à mieux structurer et valoriser les actions de recherche en lien avec les besoins des territoires.
« La concordance de ces calendriers nationaux et internationaux a poussé l'Ifremer à organiser un atelier - rencontre ouvert à l’ensemble des acteurs de la pêche artisanale en Outre-mer (professionnels, ONGs, services de l’Etat et des territoires etc) ainsi qu’aux communautés de chercheurs, explique Clara Ulrich, directrice adjointe à la Direction scientifique. Environ 80 participants se réunissent ainsi les 5 et 6 décembre, la majorité se retrouvant en présentiel, d'autres participant à distance. A noter que cet atelier a reçu la labellisation de la FAO IYAFA »
Résultats et perspectives, des échanges tournés vers l’avenir
L’atelier abordera aussi bien les enjeux socio-économiques et de gouvernance, que les enjeux biologiques, ou liés aux ressources exploitées et aux dimensions environnementales. Parmi les sujets inscrits à l’agenda : les grands chiffres de la pêche dans les Outre-mer français, les trajectoires économiques dans un contexte de fortes perturbations, les profils socio-démographiques et les conditions de travail dans ce secteur, les interactions avec les autres pêcheries, ou encore la prise en compte du changement climatique et l'état des habitats essentiels dans l'évaluation des ressources halieutiques…
« L'idée de l'atelier est de partager les avancées et résultats obtenus, et de discuter des futurs besoins de collaborations et des enjeux d'avenir. Par cet échange on espère aussi convaincre du bien-fondé de la mutualisation des ressources et des compétences scientifiques car si certains enjeux sont spécifiques à un territoire particulier, bien souvent les problématiques s’avèrent similaires sur différents territoires ». Objectif : que la pêche artisanale soit confortée comme une ressource d’avenir pour les Outre-mer.
Il est encore possible de s’inscrire à l’atelier. Pour y participer, merci de contacter Clara.Ulrich@ifremer.fr