Le changement climatique influe sur la survie des œufs et des larves des poissons
Prenons l’exemple du hareng de mer du Nord, une espèce pivot de son écosystème et structurante pour l’économie des pays d’Europe du Nord (25% des débarquements de mer du Nord en France en 2022). Bien que cette population soit exploitée durablement depuis 25 ans, sa biomasse augmente peu depuis 2010. Cela est lié à une longue séquence de faibles recrutements de jeunes poissons, dont l’origine est encore mal comprise.
En 2023, des scientifiques de l’Ifremer ont montré que les pics d'abondance de larves de harengs en Manche orientale et dans le sud de la mer du Nord ne sont plus synchronisés avec les efflorescences de zooplancton, leur principale source de nourriture. Avec pour conséquences, un taux de survie en chute et un renouvellement de la population directement affecté. Aujourd’hui, ils cherchent à comprendre les causes de ces décalages et, de manière plus générale, les effets du changement climatique sur la faible croissance de cette population.
Si l’Ifremer travaille depuis de nombreuses années sur les effets du changement climatique sur le milieu marin, la reproduction et la croissance des poissons, ses recherches sont appelées à s’intensifier. Elles permettent de mieux anticiper les évolutions du développement des jeunes poissons, leurs impacts sur la gestion de la pêche et, donc, sur l’état des populations dans les prochaines décennies.