L’Etat, la Polynésie française et l’Ifremer ont signé un accord de coopération scientifique sur les grands fonds marins
Les thématiques et sujets prioritaires, objet de cet accord, sont les suivants :
- La caractérisation du fonctionnement des écosystèmes de trois monts sous-marins : un dans l'archipel des îles Marquises qui bénéficie d'un contexte océanographique unique et d'un fort enjeu culturel ; un à proximité de Tahiti qui est soumis à des usages anthropiques ; et un aux îles Australes qui présente une activité volcanique et un enjeu d'extension de la ZEE de Polynésie française ;
- La compréhension des liens entre les communautés biologiques et les encroûtements cobaltifères ;
- La description des habitats et des écosystèmes dans la zone frontalière avec les iles Cook.
La ZEE de la Polynésie française, d’une superficie de 4,8 millions de km², a été classée en aire marine gérée par arrêté du conseil des ministres polynésien en 2018. Baptisée Tainui Atea, cette aire marine est protégée au titre du code de l’environnement polynésien ; elle est désormais dotée d’un plan de gestion.
Dans un contexte régional, les actions contribuant à la connaissance des grands fonds de Tainui Atea offrent des perspectives de coopération régionale (connaissance des chaînes de monts-sous-marins « partagées » avec les îles Pitcairn, Kiribati ou Cook ; état zéro écologique des écosystèmes profonds à l’Ouest de la ZEE (par exemple le mont sous-marin Marara ou la plaine abyssale à proximité)) pour pouvoir, le cas échéant, évaluer le potentiel impact diffus d’une exploitation des nodules polymétalliques dans la ZEE adjacente des îles Cook.
Pour travailler sur ces sujets et comme première action, l’Etat, la Polynésie française et l’Ifremer feront leurs meilleurs efforts pour lever les financements nécessaires à la création d’une chaire internationale de recherche en Polynésie française dédiée à la connaissance des grands fonds marins afin de :
- Mieux comprendre la dynamique de la biodiversité profonde dans le Pacifique dans un contexte de dérèglement climatique ;
- Réaliser un inventaire des aléas sous-marins dans le Pacifique sud (volcanisme, séismes, glissements sous-marins…) ;
- Faire émerger une compréhension polynésienne des risques associés à une éventuelle exploitation minière sous-marine ;
- Partager les résultats des travaux avec la population polynésienne ;
- Apprendre des savoirs coutumiers.
Cette signature intervient dans le cadre de la contribution de la Polynésie française à la troisième conférence des Nations Unies sur l’Océan qui aura lieu à Nice en juin 2025. La coopération scientifique et l’acquisition de connaissance sur les grands fonds marins constituent l’un des grands engagements en faveur d’un modèle polynésien de développement et de préservation de l’Océan.