France 2030 : l’Ifremer impliqué dans 4 projets lauréats de l’appel à projets « Grands fonds marins »
Avec une profondeur moyenne de 4 500 mètres et soumis à de très fortes pressions, une grande part des grands fonds marins demeure inexplorée. France 2030 s’est donc fixé comme objectif d’ « Investir dans le champ des fonds marins » avec un budget alloué de 280 M€ sur dix ans. C’est dans ce cadre que l’appel à projets recherche et développement « Grands fonds marins » d’un montant de 25 M€ a été lancé en 2022. Sur les 11 projets lauréats, quatre impliquent des équipes de l’Ifremer.
Projet P-6000
Le projet, d’une durée de 48 mois, est porté par la PME Accuwatt technologie, associée à l’Ifremer, avec l’appui (non financé) de Naval Group. Son objectif est de développer une batterie en équipression basée sur la technologie lithium, adaptée à l’utilisation dans les grands fonds malgré des fortes pressions (jusqu’à 600 bars). Les systèmes utilisant cette nouvelle batterie pourraient donc se passer de caissons étanches, aujourd’hui indispensables, pour permettre des économies de poids et de coût substantielles et une meilleure autonomie.
Projet ID-GF (imageur distribué grands fonds)
Ce projet de 48 mois est porté par la PME Florian Madec composites (FMC) associée à l’école d’ingénieurs ENSTA Bretagne, à l’Ifremer, et aux PME Hexa-H et Oxxius. Son objectif est de développer et de tester en mer un prototype d’essaim de flotteurs capables d’opérer en grande profondeur (jusqu’à -1000m). Ces flotteurs, dont la coque est réalisée en matériaux composites, sont capables de se déplacer verticalement et de communiquer entre eux par voies acoustique et optique, pour affiner leur positionnement et maintenir la formation. En surface, des bouées dotées d’émetteurs acoustiques longue distance (plus de 10 km) permettent à chaque flotteur de calculer sa position à l’aide de récepteurs intégrés.
Projet Fiberscope
Le projet, d’une durée de 36 mois, est porté par la start-up Fosina, associée à Orange, l’Ifremer, l’ISEN et l’École navale. Fiberscope s’appuie sur la technologie DAS (distributed acoustic sensor – capteur acoustique réparti), qui consiste à utiliser les fibres optiques de câbles déjà posés au fond de l’océan comme capteurs de température, de contrainte mécanique et d’acoustique. Ces nouvelles données permettront d’analyser les aléas sous-marins (tsunamis, glissements de terrain, séismes…), de surveiller en temps réel l'intégrité du câble sous-marin ou encore de détecter et géolocaliser des engins sous-marins et des navires.
Projet Résidence-VF
Le projet, d’une durée de 48 mois, est porté par la PME Forssea robotics, associée à la PME FinX et à l’Ifremer. Il vise à développer des briques technologiques destinées à la conception et la réalisation des drones sous-marins à coût maîtrisé. Ces drones pourront rester immergés sur de longues durées, pendant plus d’un an, en se rechargeant et en transmettant leurs données depuis une station d’accueil sous-marine. Le projet prévoit notamment d’adapter un propulseur à membrane, sans hélice, développé par FinX pour équiper ces drones.
18 M€ pour financer un câble intelligent reliant la Nouvelle-Calédonie et le Vanuatu
L’État a également annoncé un investissement supplémentaire de 18 M€ pour financer un projet de câble intelligent (ou SMART cable, pour “Science monitoring and reliable telecommunications cable”), en collaboration avec le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et des partenaires vanuatais. Ce câble sera réalisé par des industriels français et l’Ifremer. Il permettra à la communauté scientifique de mieux comprendre les aléas sous-marins et les impacts du dérèglement climatique et proposera une amélioration des systèmes d’alerte tsunami et sismique entre la Nouvelle-Calédonie et le Vanuatu.