Bilan 2019
Les évaluations annuelles visent à porter un diagnostic sur les populations de poissons exploités dans l’Atlantique nord-est et en Méditerranée. Les débarquements de toutes les façades de France métropolitaine sont ensuite classés en fonction de l’état écologique des populations qui les composent, selon l’atteinte d’un seuil appelé rendement maximal durable, pour la pression de pêche et pour la biomasse de reproducteurs (voir définitions ci-dessous).
Ces évaluations reposent sur de nombreuses séries de données : quantités capturées, vendues en criée, engins de pêche utilisés, mais aussi abondance, taille, poids et âge des poissons. Une partie de ces informations est acquise lors des 25 campagnes en mer que l’Ifremer mène chaque année sur les navires de la Flotte océanographique française. Les autres sont obtenues auprès des professionnels de la filière pêche. Ces données sont intégrées dans des modèles de calcul au niveau international pour reconstituer l’historique des populations et prévoir leur évolution pour l’année à venir.
43 % des débarquements proviennent de populations de poissons en bon état
C’est le cas du :
- merlu dans l’ensemble de la zone Atlantique
- lieu noir en mer du Nord
- baudroie dans le golfe de Gascogne et en mer Celtique
- anchois dans le golfe de Gascogne
- coquilles saint-Jacques en Manche
Pour ces populations, la pression de pêche et la biomasse sont estimées être compatibles avec l’objectif de rendement maximal durable. La proportion des populations en bon état varie en fonction des façades entre 40et 60 %, à l’exception de la Méditerranée pour laquelle aucune population évaluée n’est aujourd’hui estimée en bon état.
6 % proviennent de populations reconstituables ou en reconstitution
Pour ces populations, la pression de pêche est estimée conforme au rendement maximal durable. Mais la biomasse de reproducteurs est encore inférieure à cet objectif ou cet objectif n’est pas défini.
C’est le cas du :
- thon rouge (en Atlantique et Méditerranée) dont les populations sont en reconstitution, la biomasse augmentant très fortement depuis quelques années,
- bar en Manche-Mer du Nord pour lequel la biomasse est encore très faible.
23 % proviennent de populations surpêchées
C’est le cas du :
- maquereau en zone Atlantique
- sardine dans le golfe de Gascogne
- églefin en mer Celtique
- bar du golfe de Gascogne
- sole du golfe de Gascogne
- merlu en Méditerranée
Leur biomasse de reproducteurs est aujourd’hui à un niveau compatible avec le rendement maximal durable. Mais pas la pression de pêche qui risque de conduire à une baisse des populations si elle ne diminue pas.
3 % proviennent de populations surpêchées et dégradées
C’est le cas du :
- merlan en Manche Est - Mer du Nord
- chinchard en Atlantique
Il s’agit des populations surpêchées (pression de pêche supérieure au rendement maximal durable), pour lesquelles la biomasse de reproducteurs est inférieure à celle permettant le rendement maximal durable.
2 % proviennent de populations effondrées
C’est le cas du :
- cabillaud en mer Celtique
- cabillaud en mer du Nord-Manche Est
- merlan en mer Celtique
La quantité de reproducteurs est insuffisante pour le renouvellement de ces population, sans pour autant que cela conduise à l’extinction de l’espèce. Le risque est plutôt l’arrêt de l’activité de pêche du fait d’une rentabilité non assurée ou de mesures de gestion très restrictives.
6 % proviennent de populations non classifiées
C’est le cas du :
- grondin rouge en Atlantique
- roussettes dans toutes les zones
- sardine en Manche
- du lieu jaune dans le golfe de Gascogne
Le niveau de connaissance actuel ne permet pas de fixer les seuils de durabilité ou d’effondrement pour ces populations.
17 % proviennent de populations non évaluées
C’est le cas du :
- congre en Atlantique
- dorade grise en Manche
- maigre dans le golfe de Gascogne
- beaucoup de coquillages (vanneaux, coques)
Ces populations ne font pas l’objet de mesures de gestion à l’heure actuelle à l’exception de tailles minimales ; elles ne sont pas évaluées. Leur proportion varie en fonction des façades maritimes : elle dépasse 60 % en Méditerranée, mais elle est inférieure à 20 % dans les autres mers françaises