La recherche pour une aquaculture durable et innovante
La demande de l’Ifremer
Dans un contexte où les compétences et connaissances de l’Ifremer sont très sollicitées par les acteurs des filières aquacoles et où la stratégie de l’institut en matière d’aquaculture marine durable fait régulièrement l’objet d’interrogations, la Direction générale de l’Ifremer avait saisi à l’été 2022 son Comité des parties prenantes autour de trois grands questionnements relatifs à l’aquaculture durable et innovante :
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Quelles sont, d’une part, les grands enjeux sociétaux et, d’autre part, les préoccupations majeures des parties prenantes, notamment des acteurs économiques ?
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Quelles sont selon les parties prenantes les priorités, thématiques ou disciplinaires, de recherche et d’innovation attendues en réponse à ces enjeux ?
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Quelles sont les recommandations pour un meilleur dialogue avec ces parties prenantes, pour une bonne appropriation des résultats par les acteurs concernés ?
L’avis du Comité des parties prenantes
Suite à une vingtaine d’auditions de différents acteurs, le Comité des parties prenantes recommande à l’Ifremer d’améliorer la lisibilité de nos activités et de nos perspectives en matière d’aquacultures, en structurant une stratégie et une feuille de route, car le CPP fait le constat que nos travaux sont parfois peu connus ou peu appropriés par les parties prenantes. Le CPP nous enjoint ensuite à conforter certains de nos domaines de recherche actuels (ex : questions de l’anticipation des effets du changement climatique, de la réduction des impacts des différentes filières, des co-cultures) et à investir des champs dans lesquels nous sommes peu ou moins présents (ex : algoculture, cultures offshore, indicateurs de durabilité). Le CPP suggère aussi d’améliorer le dialogue entre les scientifiques et les professionnels, en considérant le paysage scientifique et technique dans son ensemble et en s’appuyant sur d’autres instituts, sur les centres techniques et organisations des professionnels.
La réponse de l'Ifremer
Dans leur globalité, l’Ifremer partage assez largement les recommandations du CPP. Rendre visible ce que l’institut fait déjà en matière d’aquacultures, que ce soit en termes de compétences disciplinaires, d’infrastructures ou de sujets étudiés, est indispensable. Au-delà d’améliorer la lisibilité des activités existantes, le CPP invite l’Ifremer à se projeter dans les années à venir, et à se positionner en tant qu’institut scientifique sur les enjeux portés par le développement mondial des aquacultures.
La stratégie scientifique à l’horizon 2030 s’articule autour de quatre grands thèmes interdisciplinaires : I/construire des scénarios numériques d’évolution de l’océan, II/ faire de l’océan un acteur de la transition énergétique, III/conjuguer un océan sain et nourricier et IV/connaître l’océan profond. La feuille de route du thème prioritaire « Conjuguer un océan sain et nourricier » reste à écrire, collectivement, à partir des axes de recherche, d’expertise et d’innovation déjà présents au sein des laboratoires, unités et services et en intégrant mieux les défis posés par l’érosion de la biodiversité et les effets du changement climatique. Le calendrier se prête donc parfaitement à ce que l’Ifremer se saisisse des recommandations du Comité des parties prenantes