Évaluer l’état de santé du milieu marin pour mieux le préserver
L’océan et les mers sont des composantes essentielles du système Terre, fortement connectées avec le milieu terrestre. Pour pouvoir se prononcer sur l’état de santé du milieu marin, il faut s’appuyer sur des données collectées de manière régulière et sur une longue période.
Surveiller l’impact des pressions sur les écosystèmes
En évaluant régulièrement l’état écologique du milieu marin, les scientifiques s’assurent que les habitats et les espèces sont préservés et que les pressions exercées ne leur nuisent pas. Certaines de ces pressions peuvent être d’origine naturelle, comme l’effet des tempêtes sur certains habitats des fonds de mer par exemple. Cependant, ce sont les pressions dues aux activités humaines qui pèsent le plus sur les écosystèmes marins, avec des pollutions qui prennent de nombreuses formes : rejets industriels ou agricoles, déchets urbains…
Une très grande partie de la pollution des océans vient de la terre. Le milieu côtier est le plus affecté car il concentre de nombreuses activités humaines (pêche, élevage marin, loisirs, etc.) et on y retrouve des substances et des déchets drainés depuis l’intérieur des terres par les fleuves et rivières. Les écosystèmes marins côtiers fournissent également pour de nombreuses espèces les ressources nécessaires pour qu’elles puissent se nourrir, croître et se reproduire.
L’évaluation des impacts des activités humaines sur le milieu marin a permis de mettre en place des actions publiques qui portent leurs fruits : depuis 30 ans, certains aspects du milieu marin s’améliorent, suite à la mise en œuvre, par exemple, de réglementations d’usage de certains contaminants chimiques. Néanmoins, des pollutions nouvellement identifiées s’ajoutent aux pressions plus anciennes. Le milieu côtier continue de payer un lourd tribut aux activités humaines :
- Il reste des zones à risque de prolifération d’algues (eutrophisation), avec notamment des efflorescences de microalgues entre les embouchures de la Seine et de la Somme et dans les estuaires de la Loire et de la Vilaine, ainsi que des échouages d’algues vertes dans plusieurs baies du nord de la Bretagne.
- Des contaminants d’usage plus récent, comme les PFAS (composés perfluoroalkylés et polyfluoroalkylés) ou « polluants éternels », s’ajoutent à des contaminants anciens qui persistent (polychlorobiphényle PCB et métaux lourds).
- Les déchets constituent une pollution persistante des milieux marins, y compris dans des zones que l’on pensait préservées des impacts des activités humaines comme les canyons sous-marins.
L’Ifremer au service de la préservation des écosystèmes
L’Ifremer joue un rôle important dans le suivi et les évaluations de l’état du milieu marin commandées par les pouvoirs publics, à l’échelle locale en lien avec les agences de l’eau ou au niveau national et européen dans le cadre des directives cadres européennes sur l’eau (DCE) et stratégie pour le milieu marin (DCSMM). Les données et expertises de l’Ifremer servent alors directement aux services de l’État, pour guider l’adoption de mesures destinées à conserver ou restaurer la bonne santé des écosystèmes marins.
Au-delà des diagnostics sur l’état du milieu marin, les scientifiques de l’Ifremer poursuivent également des travaux de recherche visant à améliorer les méthodes et les dispositifs de suivi et d’évaluation, pour mieux caractériser les pressions et impacts et contribuer à l’évolution des politiques de demain.